Cartographie des réseaux agroalimentaires en Occitanie : comprendre, rejoindre, s’engager

12 juin 2025

Un écosystème agroalimentaire puissant et diversifié en Occitanie

L’Occitanie est aujourd’hui l’une des toutes premières régions agroalimentaires de France. Elle concentre près de 5 300 entreprises de l'industrie agroalimentaire (IAA), représente 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 54 500 emplois directs (source : AD’OCC & Insee, 2023). La diversité des productions – vins, fruits, légumes, produits laitiers, céréales, viande, innovations végétales… – assure à la région un vrai rôle de leader en filières traditionnelles et émergentes.

Derrière ces chiffres, une mosaïque d’acteurs et de réseaux se mobilise au quotidien pour structurer, dynamiser et représenter le secteur : clusters, pôles de compétitivité, interprofessions, associations de filières, clubs d’entreprises ou initiatives territoriales. Mais comment s’y retrouver, comprendre leur rôle et intégrer les réseaux utiles à chaque projet ?

Panorama des principaux réseaux agroalimentaires régionaux

Les pôles de compétitivité et clusters sectoriels

Les pôles de compétitivité et clusters sont des moteurs d’innovation et de coopération pour les professionnels.

  • Agri Sud-Ouest Innovation (ASOI) : Ce pôle de compétitivité, labellisé par l’État depuis 2007, rayonne sur l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. Il fédère près de 400 adhérents – entreprises, coopératives, organismes publics, laboratoires – autour des thématiques de l’agroalimentaire, de l’agriculture, des biotechnologies et du numérique appliqué aux filières. ASOI accompagne les projets collaboratifs, stimule l’innovation, facilite l’accès à des financements et anime une veille technique et sectorielle de pointe. Il organise chaque année des dizaines d’événements : ateliers, rencontres BtoB, appels à projets (source : Agri Sud-Ouest Innovation).
  • Innov’alliance : Bien que basé en Méditerranée mais actif en Occitanie, ce pôle dédié aux « solutions naturelles » (agro, cosmétique, ingrédients, transitions vertes) attire aussi des entreprises régionales. Il met l’accent sur l’alimentation de demain, la valorisation de la biomasse et l’agroécologie.
  • ARIA Occitanie : L’Association Régionale des Industries Agroalimentaires est l'interlocuteur phare de l’industrie agroalimentaire en région. Avec plus de 350 entreprises membres et une équipe de permanents, l’ARIA propose : formations, événements, groupes de travail (digital, export, RH), journées filières et une grande convention annuelle très suivie. Elle joue aussi un rôle de représentation auprès des pouvoirs publics régionaux.

Les interprofessions régionales et filières structurantes

  • INTERBIO Occitanie : Cette interprofession fédère et structure tous les acteurs (producteurs, transformateurs, distributeurs…) de la filière biologique. INTERBIO Occitanie porte notamment des actions de promotion collective, des accompagnements à la certification bio, des campagnes de sensibilisation et des opérations de commercialisation locale.
  • Qualiméditerranée : Ce pôle d’innovation contribue au développement des filières fruits/légumes, vin, oléoprotéagineux et plantes aromatiques en Occitanie et région PACA. Qualiméditerranée regroupe plus de 75 membres et met en place des projets collaboratifs de R&D, du financement à la valorisation de sous-produits.
  • Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc (CIVL) et autres structures viticoles : Le vin constitue un pilier économique historique en Occitanie (1ère région viticole du monde, près de 30% de la production nationale, source : INTEROC). Les interprofessions structurent de puissants réseaux tant pour la promotion collective, la normalisation que l’innovation (CIVL, CIVR, Interprofession des Vins Sud-Ouest, etc.).

Les réseaux territoriaux et clubs d’entreprises spécialisés

  • Clubs Agro Croissance : Nés autour de sites industriels structurants (notamment dans le Tarn, le Gers, ou l’Aude), ces clubs réunissent TPE/PME, ETI et partenaires publics locaux. Ils favorisent la mutualisation de solutions industrielles et logistiques, l’organisation d’achats groupés ou la gestion commune d’enjeux RH/formation, parfois avec l’appui de chambres consulaires.
  • Clubs export agroalimentaire : À l’initiative de la CCI Occitanie ou de Team France Export, ces petits groupes permettent aux entreprises de partager bonnes pratiques, problématiques douanières, informations sur les marchés internationaux et opportunités de salons collectifs (SIAL, Alimentaria, etc.).

Pourquoi intégrer un réseau agroalimentaire en Occitanie ? Les bénéfices concrets

Intégrer un réseau ne se résume pas à ajouter une ligne sur une carte de visite. Deux chiffres pour illustrer l’impact : selon l’ARIA et FranceAgriMer, 80% des PME régionales présentes dans un réseau structurel déclarent avoir gagné en compétitivité ou ouvert de nouveaux marchés en deux ans grâce à ces collectifs.

  • Veille et accès à l’innovation : Les réseaux proposent en continu de l’information stratégique, des ateliers sur les nouvelles tendances alimentaires (emballage, clean label, protéines végétales, circuits courts, digitalisation).
  • Mise en relation et opportunités d’affaires : Les rencontres BtoB, visites inter-entreprises et salons collectifs permettent d’accélérer la prospection, de trouver partenaires, fournisseurs, ou clients régionaux et nationaux.
  • Montage de projets et financements : Les pôles accompagnent les entreprises dans la réponse aux appels à projets (R&D, export, investissements) et dans la constitution de consortiums crédibles, notamment pour décrocher des aides comme France 2030 ou les dispositifs Région Occitanie.
  • Soutien réglementaire et formation : Adaptation aux nouvelles réglementations, dispositifs de transfert de compétences, accompagnement sur la transition écologique ou sanitaire… autant d’enjeux où la mutualisation permet d’aller plus vite et d’éviter les erreurs coûteuses.

Comment choisir et intégrer un réseau adapté à ses besoins ?

La dynamique de chaque réseau dépend de sa taille, de son ouverture, de ses sujets de travail et de la valeur attendue. Voici les critères à prendre en compte :

  1. Périmètre géographique : Privilégier les réseaux ancrés dans le ou les territoires où l’entreprise intervient réellement. Certains clubs sont très locaux (un département, une intercommunalité), d’autres couvrent toute la région.
  2. Thématiques et expertises couvertes : Certains réseaux traitent surtout des questions techniques (production, sécurité alimentaire, qualité), d’autres mettent l’accent sur l’international, l’innovation ou la structuration de filière.
  3. Mixité et diversité : La diversité des membres (TPE/PME, grandes entreprises, acteurs publics, laboratoires, centres techniques) enrichit les synergies. S’assurer que le réseau n’est pas trop « fermé » sur un secteur unique peut permettre de découvrir des opportunités inattendues.
  4. Modalités concrètes de participation : Fréquence et qualité des événements, implication attendue (groupes de travail, commissions, pilotage), coût d’adhésion… Des clubs dynamiques comme l’ARIA ou Agri Sud-Ouest Innovation proposent de véritables parcours d’intégration.

Il est conseillé d’assister d’abord à un ou deux événements « découverte » et d’échanger avec les membres actifs pour jauger l’ambiance, les complémentarités et la valeur réelle du réseau.

Des exemples concrets de réseaux actifs dans la région

  • La grappe Vignerons Engagés du Sud-Ouest : Une cinquantaine d’exploitations et caves coopératives réparties entre le Tarn, le Lot, le Gers et la Haute-Garonne s’engagent dans une démarche de progrès collectif autour de la RSE, de l’œnotourisme, de la qualité et des pratiques environnementales.
  • Le club des transformateurs bio d’INTERBIO Occitanie : Ce club sectoriel permet de mutualiser des sujets concrets (logistique, nouvelles certifications type Haute Valeur Environnementale, appui exports bio), avec des ateliers très opérationnels.
  • La communauté FoodTech Toulouse : Portée par de jeunes entreprises, start-up, écoles et laboratoires, ce collectif fait la promotion de l’innovation alimentaire : nouveaux procédés, digitalisation de la nutrition, emballages éco-conçus, blockchains agricoles, etc. Des pitchs et concours sont organisés régulièrement (source : FoodTech Toulouse).

Outils et ressources pour se connecter aux réseaux régionaux

  • Annuaire des membres et de réseaux : La plateforme Agroalimentaire-Occitanie.com propose une cartographie des acteurs, réseaux, relais d’animation et centres techniques.
  • Carnet de l’innovation alimentaire : L’Observatoire de l’ARIA Occitanie publie régulièrement une synthèse des clubs, initiatives et partenaires susceptibles d’accueillir de nouveaux membres.
  • Agenda des salons et rencontres : Des temps forts rythment le calendrier régional : SIANE, SISQA, Anuga, Journée Innov'Agro, Entretiens Agroalimentaires Occitanie… Autant d’opportunités pour réseauter, s’inspirer et identifier les collectifs moteurs du secteur.
  • Accompagnement public régional : L’agence AD’OCC, la Chambre Régionale d’Agriculture d’Occitanie, Team France Export proposent des premiers conseils personnalisés et orientent vers les bons réseaux. Le site Occitanie.fr recense également des dispositifs d'accompagnement.

Aller plus loin : vers un réseau sur-mesure et interprofessionnel

L’agroalimentaire en Occitanie se réinvente à marche forcée : transitions écologiques, exigences qualité toujours plus élevées, essor du numérique, évolutions réglementaires… Traverser ces mutations passe de plus en plus par la force du collectif. Ce sont souvent les réseaux qui font avancer le secteur, structurent la montée en compétence et permettent d’anticiper les vagues de fond.

Choisir d’intégrer un réseau – ou de s’engager dans plusieurs en parallèle – constitue aujourd’hui un atout différenciant pour rester à la page, innover, et renforcer la résilience de son entreprise. Face à l’abondance d’initiatives, le bon réflexe : prendre le temps d’explorer, d’identifier ce qui correspond le mieux à ses enjeux, et oser s’impliquer activement.

Pour toute question ou besoin d’orientation personnalisé, se rapprocher des animateurs de réseau, des chambres consulaires ou des agences spécialisées reste un excellent point d’entrée afin de trouver les réseaux d’entreprises faits selon son ADN… et d’intégrer la grande dynamique agroalimentaire Occitanie !

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